Un beau jour du XVIIe siècle, le facétieux mathématicien Pierre de Fermat écrivit dans les marges d’un livre : « xn + yn = zn impossible si n > 2. J’ai trouvé une solution merveilleuse, mais la place me manque ici pour la développer. »
Un énoncé fort simple pour un théorème qui sera démontré… plus de trois siècles plus tard par le mathématicien anglais Andrew Wiles. Alexandre Kha délaisse le temps d’un court album le genre fantastique pour une approche plus documentaire, s’apparentant à son travail pour la revue Topo.
En retraçant l’histoire de ce théorème mythique, c’est une histoire des mathématiques en accéléré que nous délivre Alexandre Kha, mais c’est aussi pour lui l'occasion de relater une série de destins romanesques, une galerie de portraits de personnages en quête d’absolu, allant de l’anarchiste matheux Évariste Galois à Sophie Germain en passant par Paul Wolfskehl, que le théorème sauva du suicide.
Adoptant un trait plus épuré qu’à l’accoutumée, Alexandre Kha s’essaie à des mises en page élaborées et propose des métaphores graphiques percutantes aux concepts présentés, tout en restant parfaitement lisible.
À noter que ce récit figurera dans l’exposition permanente de la maison natale de Pierre de Fermat à Beaumont-de-Lomagne.
Marque éditoriale : TANIBIS (1 ère édition)
BANDES DESSINÉES, COMICS, MANGAS
Public visé : Tout public
Texte en français
Note de lecture Tangente
« Il est impossible de partager soit un cube en deux cubes [...], soit en général une puissance quelconque supérieure au carré en deux puissances de même degré : j’en ai découvert une démonstration véritablement merveilleuse que cette marge est trop étroite pour contenir. »
Voilà certainement la plus célèbre citation de toute l’histoire des mathématiques ! Écrite par Pierre de Fermat, cette conjecture n’est finalement devenue théorème que plus de trois siècles après sa formulation. C’est cette grande épopée qu’Alexandre Kha nous conte dans le Théorème funeste. Un travail de longue haleine pour l’auteur puisqu’une première version avait été proposée en 2006 et est passée de seize à trente-deux puis finalement quarante-deux pages pour cette nouvelle édition.
Même si quelques passages pourraient porter à confusion (la première preuve de l’irrationalité de π date de la seconde moitié du XVIIIe siècle, et non de l’époque pythagoricienne), ne boudons pas notre plaisir. L’album est bien mené : alors même que l’auteur fait preuve d’une imagination débordante quant à la mise en page, la lecture n’en demeure pas moins d’une extrême fluidité. Le découpage aussi original que savant est au service de l’histoire. Laissez-vous donc tenter par ce récit envoûtant dont on aurait finalement aimé que la lecture soit encore plus longue tellement elle est ensorcelante. bande