Katherine est une petite fille noire qui vit dans le comté de Greenbrier (États-Unis) dans les années 1930. Fascinée par les mathématiques et l’astronomie, elle questionne tout son entourage, son père, son frère ou Lucinda, sa poule pondeuse bien aimée. Très douée à l’école, elle n’en est pas moins rêveuse. Les personnes qui la connaissent déjà auront bien sûr reconnu Katherine Johnson, mathématicienne et informaticienne qui mettra plus tard tout son talent au service de la Nasa et en particulier des vols habités (voir Tangente 193, 2020).
Après avoir déjà consacré des albums à la jeunesse de Mozart, d’Agatha Christie ou de Léonard de Vinci, William Augel propose ici une série de gags en une ou deux pages dont la petite Katherine est l’héroïne. Les histoires pleines de malice sont emplies de clins d’œil à l’avenir de la fillette. Les mathématiques occupent une place certaine : on les retrouve comme élément humoristique, comme sujet de réflexion, comme moteur logique du regard posé par la petite Katherine sur son monde et aussi à travers diverses énigmes relativement simples qui entrecoupent les séries de gags et dont les solutions sont commentées par les personnages eux-mêmes en fin d’album. Le livre se termine également sur deux pages documentaires qui exposent les éléments biographiques marquants de (la vraie) Katherine Johnson et qu’il peut être judicieux de lire en premier. Les dessins, charmants, font de cet album une jolie réussite et une lecture plaisante pour un public de fin de primaire ou tout début de collège.
Jason Shiga est l’auteur de bandes dessinées atypiques dont la forme et les enjeux logiques ne laissent jamais indifférent. Un bon sens de l’orientation ne peut pas nuire à une telle lecture, qui n’est pas sans rappeler un de ses précédents ouvrages, Vanille ou chocolat ?, qui proposait le même concept de façon peut-être encore plus spectaculaire et tentaculaire, avec un jeu de languettes supplémentaire.