Athènes, 1929: le mathématicien Stefanos Kantartzis est retrouvé assassiné. Michael Igerinos, son ami de trente ans, est la dernière personne à l'avoir vu en vie... Alors qu'il observe le corps inerte de son ami, les souvenirs de Michael le ramènent à l'été 1900, au Deuxième Congrès International de Mathématiques qui se tint alors à la Sorbonne. C'est là que les deux hommes se rencontrèrent, mais c'est aussi là qu'Hilbert fit la présentation de ses fameux 23 problèmes, véritable tournant dans la recherche mathématique du XXe siècle. Cet exposé bouleversant hantera toute leur vie les deux mathématiciens qui n'auront de cesse de tenter de résoudre ces propositions. Sur fond de thriller (la conclusion de l'ouvrage ne pourra que nous surprendre), Tefcros Michaelides nous projette dans les coulisses du monde mathématique du début du XXe siècle, suivant les traces de Russell, Hilbert, Poincaré et Gödel. Mais c'est aussi une formidable visite du Paris Belle Époque que nous offre l'auteur, les deux protagonistes sillonnant les rues de la Butte Montmartre alors en pleine effervescence artistique et intellectuelle. On y croise Toulouse-Lautrec évidemment, mais aussi Picasso, Max Jacob et de nombreuses autres personnalités fréquentant le Moulin Rouge, Zut et autres bistrots d'antan. Un beau roman mêlant histoire des sciences, histoire de Paris à la Belle Époque et thriller mathématique
Marque éditoriale : POMMIER
Collection : Plumes de science
Mathématiques
Texte en français
Note de lecture tangente
L’histoire des mathématiques regorge d’épisodes dignes des meilleurs scénarios de films ou de romans. C’est ici le rêve de Hilbert de disposer d’une procédure mécanique permettant de trouver la réponse à toute question mathématique qui sert de toile de fond à ce thriller. Bien sûr, dans les années 1930, Kurt Gödel et son fameux théorème d’incomplétude anéantiront l’espoir qu’un tel algorithme puisse exister, mais en ce début de XXe siècle on avait des raisons d’y croire. Justement, dans cette fiction, Stefanos Kantartzis est de ceux-là. Son ami Michael Igerinos, lui, espère que personne n’y parviendra : les mathématiques ne sauraient être mécanisées de sorte que l’imagination, l’inventivité et la créativité en soient exclues ! Les discussions des deux jeunes chercheurs sont l’occasion d’aborder de nombreux points de culture mathématique, et leurs déambulations nous permettent de rencontrer les artistes et intellectuels du moment (Apollinaire, Picasso, Max Jacob, ou encore Maurice Princet, le mathématicien qui fut conseiller des cubistes).
Des années plus tard, Stefanos est retrouvé assassiné. Qui l’a tué et pourquoi ? Les mathématiques auraient-elles un rapport avec le meurtre ? Le lecteur de Tangente trouvera sans doute la ficelle un peu grosse, mais ne boudera pas son plaisir de se plonger dans l’ambiance de la Belle Époque.