Présentation
Pythagore hante l’imagination contemporaine, sans représenter toutefois bien plus qu’un nom associé à des
découvertes mathématiques. Pourtant, pour les anciens, Pythagore faisait partie des sages incontournables. Il aurait même inventé le mot « philosophie ». Dans cette étude précise et accessible, Christoph Riedweg retrace les contours possibles de cette figure entourée de légendes et de récits accumulés tout au long de l’Antiquité.
Il dégage ainsi les traits probables de sa personnalité, les composantes de sa pensée comme celle de ses successeurs et brosse un portrait de la secte qu’il fonda en Italie du Sud dans le dernier tiers du VIe siècle av. J.-C. De l’approche philosophique jointe à l’histoire et à la sociologie, il résulte une description possible de la vie de Pythagore, de son enseignement, mais aussi de sa postérité jusqu’à nos jours.
Marque éditoriale : BELLES LETTRES
Antiquité
Public visé : Tout public
Texte en français
Note de lecture Tangente
Ce livre est le fruit d’années de recherches sur l’une des grandes figures des mathématiques. Citant abondamment les sources grecques qui nous permettent de cerner le personnage historique que fut Pythagore mais aussi son influence, Christoph Riedweg propose un panorama qui n’était jusqu’à présent pas disponible en langue française.
La reconstitution historique du personnage est complexe mais permet de voir Pythagore sous différentes facettes : conseiller politique à Crotone, en Italie du sud (la « Grande Grèce » de l’époque), mystique (à travers son enseignement de la métempsycose, équivalent de la réincarnation, qu’il a ramené de son voyage en Égypte), gourou (lui qui professait notamment des interdits alimentaires), homme attaché aux symboles (notamment la tetraktys, représentant le nombre 10 sous forme triangulaire et évoquant les harmonies fondamentales de la théorie musicale). Pythagore est aussi philosophe et mathématicien. Un sous-chapitre aborde la question de savoir si c’est bien lui qui a inventé le terme « philosophie », création qu’on lui attribue parfois et qui semble en effet crédible. Un autre pose la question de savoir si l’enseignement de Pythagore marque le début des recherches mathématiques. Si, bien sûr, elles étaient déjà avancées à Babylone et en Égypte, il semble que la doctrine spéculative de Pythagore autour des nombres ait été un moment clé du domaine, grâce à l’approche mystique qu’il en a développée. Voici donc un état des lieux riche et précis des sources sur Pythagore, qui permet de saisir toute la complexité d’un personnage et d’une œuvre qui ont profondément marqué l’histoire de la pensée. Le tout, dans une traduction que Corentin Voisin a rendue très légère et agréable à lire.