La mathématique, en particulier l'élégante topologie, peut-elle influencer toute une vie, un amour ?
Laurent Kropst retrouve de manière inattendue Thomas Arville, la légende des prépas de Louis-le-Grand, la légende de Normale Sup, le successeur tout désigné de Cédric Villani, le futur lauréat de la Médaille Fields, traînant sa peine comme prof de lycée dans une banlieue pourrie.
Au lieu de suivre la voie brillante toute tracée que lui permet son génie des mathématiques, Arville, après être entré à l'Ecole Normale Supérieure part faire un séjour au Japon. Là il travaille peu, mais découvre la vie facile et tombe amoureux d'une jeune fille, Ayako, qui incarne la pureté qui le fascine tant et qu'il recherche partout, et avant tout dans le raisonnement mathématique.
Survient Fukushima. On le presse de rentrer par le premier avion. Impossible de laisser Ayako qui l'a soigné un jour qu'il était malade et dont l'amour sans partage l'émeut. Après avoir étudié de façon rigoureusement scientifique la manière de se protéger du danger, il revient à Paris à la fin de son stage comme prévu, mais avec elle. Terminé le doctorat et la recherche, les universités américaines et la médaille Fields, il doit chercher au plus vite un poste qui lui permette de faire vivre son ménage. Il finit épuisé au lycée de Goussainville, dans un deux-pièces du xixe arrondissement, en butte au racisme ordinaire que subit sa femme incapable de parler français et harcelée par des maquereaux chinois.
En désespoir de cause il épouse Ayako, ils cherchent à avoir un enfant, il essaie de publier dans des revues scientifiques, tout rate et leur amour se défait. Elle repart au Japon et lui revient à la vie normale.
Un roman dérangeant et brillant. Une vision lucide et désabusée de ce qui fait la réussite si on a les talents et les diplômes mais qu'on néglige les réseaux et les relations sociales. C'est aussi ça la modernité.
Emmanuel Arnaud est né en 1979, il a fréquenté les grandes écoles. Il vit à Paris, il est l'auteur de romans pour la jeunesse et aux Editions Métailié de Arthur et moi (2011), Le Théorème de Kropst (2012).
Marque éditoriale : METAILIE
Romans
Public visé : Tout public
Texte en français
Thomas Arville est un jeune homme fasciné par la pureté : des sentiments, des valeurs, des comportements. Sa première rencontre avec la pureté se fait au travers des mathématiques, puis de la topologie, qu’il étudie à l’ÉNS. C’est ainsi cette science, reflet de ses valeurs, qui guidera ses choix et ses comportements. Son talent et ses aptitudes lui permettent une vie facile de chercheur brillant, admiré, choyé, adulé même, qu’il mène à Paris et qui se poursuit au Japon à l’occasion d’un stage de recherche. Là-bas, son fantasme de pureté s’incarne dans l’amour qu’il se découvre pour Ayako, une jeune étudiante rencontrée par hasard. Mais les mathématiques ne conduisent à la puissance qu’à l’intérieur de leur propre système et l’orgueil d’avoir voulu les sortir de leur royaume provoquera la chute de l’apprenti-démiurge.
La première partie du récit insiste, avec une certaine lourdeur, sur l’élitisme et les privilèges de la vie à l’ÉNS dans un style déroutant qui risque de décevoir les amateurs du Théorème de Kropst, le précédent livre de l’auteur. La chute fait l’objet de la seconde partie, qui présente, curieusement, le fait d’enseigner dans le secondaire comme une véritable déchéance. À travers le récit du cheminement de Thomas Arville et des références aux parcours de Villani, de Perelman et d’autres lauréats de la médaille Fields, le roman s’interroge sur la valeur intrinsèque d’un individu, au-delà de la réussite ou de la gloire.